#Vousneconnaissezriendemoi #NetGalleyFrance : Lu Audio & Approuvé



Temps de lecture estimé : 2 minutes_

Ami.e.s De Lire bonjour,


Bienvenue dans notre rubrique Lu et Approuvé.

Avant de toute chose, je tiens à remercier chaleureusement NetGalley et Audiolib pour cette découverte éditoriale remarquable.


Aujourd'hui nous allons parler du livre audio intitulé Vous ne connaissez rien de moi de Julie Héraclès, lu par Amélie Belohradsky, publié chez Audiolib, 9heures et 37minutes.

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PRÉSENTATION DE L'ÉDITEUR

Un premier roman saisissant inspiré de la vie de « La Tondue de Chartres », photographiée par Robert Capa en juin 1944, à la Libération.

« Aujourd’hui, vous m’avez rasé le crâne, vous m’avez marquée au fer rouge et maintenant vous m’insultez comme une chienne. Mais vous ne me détruirez pas. Vous n’aurez pas cette étincelle qui me pousse à continuer, envers et contre tout. Car, aujourd’hui, encore plus qu’hier, je suis forte d’un trésor inestimable. Un trésor que beaucoup d’entre vous passerez toute une vie à chercher et n’obtiendrez jamais. J’ai aimé. Et j’ai été aimée. »

Le 16 août 1944, à Chartres, le photographe Robert Capa a immortalisé une femme, tondue, le visage incliné vers son nourrisson, conspuée par la foule. Dans un roman bouleversant qui s’inspire de ce cliché, Julie Héraclès retrace la vie de cette femme libre, Simone, au tempérament incandescent.

Prix Stanislas 2023

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Le journal intime de Simone Grivise, "embochée" et "collabo"


Chartres, août 1944: Simone Grivise, qui a aimé un soldat allemand nazi, Otto Weiss, pendant l’Occupation doit affronter la haine et le mépris après la Libération. 

Ce roman est une fiction historique librement inspiré de la photographie La Tondue de Chartres, de Capa.

Écrit à la première personne avec un registre de langage à faire fuir le plus grossier des charretiers mais dont la maitrise et la dextérité relève de la sophistication et en alternant les époques pour créer du suspense et du contraste entre le présent et le passé, l'auteure nous plonge dans le destin tragique de deux amants interdits pendant l'occupation allemande.

Pour ma part,

Ayant déjà lu et approuvé ce roman époustouflant aux thèmes aussi larges que controversés, j’étais curieuse de découvrir comment le récit serait transposé en format audio. 

À ma grande satisfaction, la version audio a non seulement respecté l’essence de l’histoire, mais l’a également enrichie d’une manière unique.

La voix d'Amélie Belohradsky, qui incarne la narratrice Simone Grivise, était tout simplement parfaite. 

Sa voix juvénile mais grave, comme on créé une carapace pour protéger sa vulnérabilité, et le ton abrupt, signe d'une détermination à toute épreuve, ont ajouté une dimension plus réelle et tangible. 

De plus, cet équilibre vocal subtil a permis, à mon sens, de "lisser" l'argot; car ici, le registre familier, privilégié par la narratrice, devient un art discursif.

De A à Z, la comédienne interprète aussi les dialogues rapportés et change de ton au fur et à mesure du défilement des autres personnages. Une interprétation multifacette qui me fait éprouver davantage d'empathie pour les personnages plutôt que dans le format littéraire, en particulier le rôle de Madeleine Grivise, la sœur de Simone.

Je dois avouer je préfère la version audio de Vous ne connaissez rien de moi;  l'expérience d'écoute est plus engageante. 

Je recommande. 


Quelques citations :


"Je continue de marcher. Sur notre passage, les roses trémières nous saluent, comme hier, comme si de rien n'était. Indifférentes. Tiges vert charnu. Corolles rose délicat. Elles m'ont toujours sidérée, ces fleurs. Elles par- viennent à pousser dans les interstices des pavés, là où il n'y a pas de terre, pas d'eau. Elles créent la vie là où c'est impossible. Je dois faire comme elles. M'accrocher. Garder espoir. Rester vivace."

"Maligne. Elle est loin à présent. Eva, ses jupes moulantes, ses décolletés vertigineux, sa façon de croiser les jambes, son sourire vermillon, personne ne pouvait résister. Avec Eva, j'ai entraperçu qu'une autre vie était possible, que les femmes n'étaient pas toutes destinées à s'encombrer d'un mari et faire les bonniches jusqu'à ce que mort s'ensuive."


"Mais toi, la benjamine, tu avais dû te contenter d'une école ménagère. Coudre, cuisiner et briquer. Voilà ce que tu étais censée faire de ta vie. Ça te foutait la rage. Tu voulais prouver au monde, et à toi-même, que tu en avais dans la caboche. Tu voulais faire fortune. Et te vautrer dans l'oseille. Pour rabattre le caquet à tous les crétins qui n'avaient pas cru en toi."


"Colette a teinté ma première année à Guéry de fantaisie, d'aspirations plus grandes que moi. Avec elle, j'échappe à l'atmosphère sinistre qui règne à la maison. J'ai besoin de Colette. Pourtant, dès cette première année, je sais qu'il existe des écueils sur lesquels notre relation pourrait se fracasser."


"Pourquoi? On dirait qu'ils t'ont fait la dernière des vacheries.
- Tu sais ce qu'ils défendent?
- Oui, la régénération. Une France nouvelle et fière. Je ne vois pas où est le mal. Ils disent tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. 
- Mais Simone, tu ne vois pas qu'ils détestent les Juifs!
- Pourquoi tu me parles des Juifs?
- Simone, tu ne sais pas que je m'appelle Colette Klein, que mon père est juif, que ma mère est juive, que je suis juive? 
Colette a les yeux brouillés par les larmes. Je suis tétanisée par son ton, par la teneur de ses propos, par ma propre cécité. Oui, c'est vrai: je n'ai jamais fait le rapprochement entre les Juifs et Colette. Pour moi, les Juifs, c'est une entité abstraite. 
- Mais Colette, tu n'as rien à voir avec tout ça. Ce n'est pas toi qu'ils détestent. Ce sont les Juifs qui viennent d'arriver, ceux qui croient que tout leur est dû et qui volent les richesses de la France. Tu ne crois pas? Ta famille, elle est là depuis toujours. Elle est française avant d'être juive. Colette me regarde, incrédule. Elle hausse les épaules. Je sens qu'elle m'échappe. Je sais ce qu'il me reste à faire. Je promets alors à celle qui est mon amie de ne plus jamais revoir cet Antoine et sa bande de copains."


"Cette année-là, je décide que je ne m'arrêterai pas au bac. Je passerai le certificat d'aptitude à l'enseignement. Et pourquoi pas la sainte agrégation. Je veux enseigner l'allemand. Enseigner, c'est la promesse d'exercer une profession intellectuelle, une profession grâce à laquelle mon intelligence sera reconnue. Ce sera aussi une façon de venger Madeleine. Et puis, peut-être que je pourrai aller visiter l'Allemagne, découvrir Berlin, Munich, voir de mes yeux une messe nationale-socialiste, applaudir sans retenue.


"On est toutes dans le même bateau, faut assumer. On a baisé avec des Allemands. C'est vrai. Ça fait pas de nous des criminelles, bordel. Je voudrais le crier, je voudrais qu'un tribunal m'entende. Je sais que c'est trop demander par les temps qui courent. Si je meurs, s'ils me brûlent la cervelle, au moins, j'aurai la conscience sereine. Je n'ai rien à me reprocher. Tout ce que j'ai fait, je le referais, et plutôt deux fois qu'une. J'ai aimé, j'ai été aimée, ma vie peut cesser."


"Je ne vois pas de quoi tu causes! Tiens, regarde, ce vocabulaire que tu utilises. "Causer". Tu penses que c'est élégant? Tu auras beau suivre tous les cours particuliers de la terre, tu ne pourras jamais t'extraire de ta vulgarité. Là, impossible de répondre. Je cherche un mot bien senti, mais tout se confond: je suis sèche. "


"Au fond de mes entrailles, un brasier s'est allumé. Il me dévore. Je suis en nage. Ce n'est pas la fièvre. Ce n'est pas la colère. C'est la honte. Impossible de ne pas repenser à la position qui était la mienne sans avoir envie de hurler. Je ne suis qu'une torche de honte. Je voudrais disparaître, devenir ce flocon qui virevolte et qui s'écrase. Je me déteste, je me dégoûte. Je vais me jeter du haut du clocher. Mourir pour ne plus penser."


"La voix de Pierre vibre: il essaye de se contenir. 
- Je ne serai jamais allemand, Maman. 
-Personne ne te demande de devenir allemand. Et après tout, ce ne serait pas si terrible. Pierre, tu es si jeune. La vie m'a appris que tout est préférable à la violence de la guerre, aux bombes, aux massacres. 
- Non, avec le respect que je vous dois, je ne peux pas accepter cela. La liberté mérite que l'on se batte pour elle!"


"C'est un cauchemar. Je vais me réveiller. Elle ne peut pas me traiter comme ça, pas elle. Je bégaye: Mais, madame Saraud, je, je... j'attends votre... Je suis de votre famille maintenant...
Elle m'interrompt d'un ton dur: - Ça suffit, Simone. Ne me parle pas de famille. Les gens comme toi, on leur donne la main et ils se croient autorisés à toutes les grossièretés. Nous n'avons plus rien à nous dire. Adieu, Simone."


"Tout en moi se contracte. Mes poings, mon ventre, mes mâchoires. Ma boule de pus a atteint un niveau jamais égalé. Ce n'était plus une boule, mais un abcès, prêt à se déverser et à engloutir ces salopards. Tel fils, telle mère. J'aurais dû me méfier. Mais vous ne perdez rien pour attendre. Ma vengeance vous anéantira."


"Je me lève, je vacille, je récupère mon Malet- Isaac. Jamais, je ne renoncerai, moi. Je ne serai plus une petite victime, qu'on violente, qu'on injurie et qu'on abandonne. J'irai jusqu'au bout de mes rêves, mon bac, l'allemand, les études, le professorat. Et ma réussite sera ma première vengeance. Tout au fond de moi, ma boule de pus s'est changée en boule de feu. Comme un truc qui m'irradie de l'intérieur. Qui me porte."


"- T'aurais pas dû, Simone. 
- Pas dû quoi?
- Lui parler en allemand. Il va s'imaginer je ne sais quoi... Que tu l'approuves, que t'es de son côté.... 
Je ne réponds pas et hausse les épaules. Je me cramponne toujours à ma sœur, mais je sais qu'à ce moment- là, une faille s'immisce entre nous. Car, j'ai beau chercher, je ne lui reproche rien, à ce soldat allemand. Ni à lui, ni à tous les autres qui se sont installés chez nous. Ce ne sont pas eux qui m'ont écrabouillée comme une merde. Ce ne sont pas eux qui m'ont tourné le dos lorsque j'avais besoin d'aide. Non, les Allemands, ils ont gagné face à une armée de bras cassés qui n'a pas su nous protéger. Ils ont rétabli la paix et nous promettent un monde nouveau, plus grand, plus fier. C'en est fini de cette France étriquée, peuplée de connards. Une France dans laquelle j'ai souffert atrocement. Je ne veux plus penser à ce passé boueux, cette litanie d'humiliations, la faillite de la crèmerie, mon avortement, ce salaud de Pierre. Toutes ces choses me révulsent. Je veux me tourner du côté de l'avenir. Et l'avenir, c'est l'Allemagne. Avec mon bachot, bien sûr."


"Je sais bien que tu n'as rien pigé du tout, Maman. Tu ne peux pas comprendre que ta fille ait envie de réussir sa vie et que cette réussite passe par les études. Tu as oublié tout ça. Tu as oublié qu'un jour tu as souhaité plus que tout t'élever au-dessus de ta condition de prolétaire. Tu as oublié parce que tu t'es noyée dans la vase de ta rancœur et dans ton mauvais vin. Mais moi, je ne me tromperai pas de route, Maman. Je vais réussir."


"Le règne du chacun pour soi. Enfin, moi, à vrai dire, je ne suis pas là pour me faire des copines. Rien à secouer des autres. Je vais au lycée comme on va à l'usine, rien ne me détournera de mon objectif. "


"C'est Madeleine qui tique: " Mais Simone, que vas- tu faire exactement dans cette caserne?" Je bafouille des trucs vagues, secrétariat, traductions, dossiers à classer. Madeleine revient à la charge: "Attends, ne me dis pas que tu vas travailler pour les Allemands? " Ma sœur ouvre des yeux effarés. Je n'ai pas le temps de trouver une réponse acceptable. Le vieux tape du poing sur la table. La soupière manque de se renverser. Nous nous tournons toutes les trois vers lui, comme si nous venions de découvrir sa présence. Il s'essuie la bouche d'un revers de manche et articule, avec des tremblements dans la voix: "Je me suis battu contre les Boches en 14-18. Moi vivant, je ne peux pas accepter que ma fille travaille pour eux.""


"Je me mets à courir. Derrière moi, Lucien hurle: «Qu'est-ce que tu fous, reviens!» Sur le trottoir en face, il y a un homme, accroupi, un appareil photo devant le nez. Lui ne va pas me dégommer. Je me réfugie à ses côtés. Les tirs se sont tus. Lucien me poursuit toujours, me rattrape et abat une paume poisseuse sur ma nuque. «Tu tentes de t'enfuir encore une fois et je te colle un plomb dans la cervelle, t'as compris? Je me dégage, dégoûtée par le contact de cette main de Judas. L'homme à l'appareil photo nous regarde, sidéré. Ma boule à zéro lui a coupé la chique. Il se recule. Il cadre. Il déclenche son appareil. Un souvenir de cette belle journée existera, quelque part. Déjà, le photographe se détourne. Déjà, je ne l'intéresse plus."


"Il semble si honnête. Il me parle toujours en français. Un français littéraire, avec des tournures d'un autre siècle. Il dit " plaît-il? " à la place de " quoi ?" ou "il ne me souvient pas" pour "j'ai oublié." Un français à la syntaxe parfaite dont pourraient prendre de la graine nombre de mes compatriotes. Dans sa bouche, jamais de "malgré que", "à cause que". Un jour, il m'avoue: "Je suis francophile, j'aime votre langue! Je ne me lasserai jamais de la parler!""


"C'est mon tour. Je m'avance, ricanant à l'idée qu'on ne peut pas tout avoir: du beurre ou la tendresse d'une mère, faut choisir. Je suis stoppée net: la femme et la fillette viennent de se retourner, tête droite, cabas vide. Sur leur veste, une étoile jaune cousue à points serrés. Au centre de l'étoile, le mot "Juif" en lettres noires dégoulinantes. Cette étoile, elle leur troue le cœur. Cette étoile, elle leur pète au visage. La femme regarde loin devant elle. Sa fille lève les yeux vers moi. Ils sont remplis de larmes. De grosses larmes d'enfant."


"C'est mièvre à souhait, mais ça me fait un bien fou. Je veux croire de toutes mes forces à l'idée qu'il se fait de moi. Grâce à lui, je ne suis plus celle qui un jour a traversé la cour de son école la jupe relevée, ni celle dont les parents ont fait faillite, ni enfin la gourde qui a cru conquérir l'amour en se faisant déflorer par un connard. Mes humiliations me paraissent lointaines, elles ne me font plus mal. À leur place grandit une nouvelle Simone. La Simone qui est aimée d'Otto. La Simone qui aime Otto."


"Les discours commencent. Ça jacte à n'en plus finir: le bolchevisme, les francs-maçons, les élites, la démocrassouille, les zazous, les Juifs, les métèques, les gaullistes. On touille bien tout ça et on obtient: la ruine de la France, sa lente agonie, sa mort certaine. Je réfrène un bâillement. Dire qu'un jour, j'ai applaudi à cette tambouille. Dieu qu'ils me paraissent tous bornés à pré- sent. Comme si c'était si simple, comme si les coupables, c'étaient toujours les autres. Peuvent pas se regarder le nombril en face, pour une fois. Au bout d'une heure à vomir de la haine, voilà que quelques-uns entonnent un chant. «Libère-toi, France, libère-toi. Secoue le joug des luttes fratricides, que l'étranger apporte sous ton toit,(...)"


"Je me lève, Françoise sur un bras, mon baluchon dans l'autre main. Et déjà, clic-clac. Je me tourne. Le photo- graphe vient de me coller dans sa boîte. Faut croire que je lui ai tapé dans l'œil avec mon bébé. Le symbole même de la traîtresse. Celle qui a couché avec l'ennemi. Celle qui a commis l'innommable. Lui aussi, il va pouvoir rouler des mécaniques en montrant ses clichés pourris. Si ça se trouve, je ferai la une des journaux. Je serai celle par qui le malheur est arrivé, celle à qui il ne faut surtout pas ressembler. La sorcière des temps modernes. J'essaye d'accrocher son regard, à ce maudit photographe. Mais déjà, il s'est détourné, déjà il prend d'autres photos. Je ne suis qu'une figurante au cœur d'une vaste mise en scène. Allez, plus vite que ça, en rang d'oignons! Cul- terreux s'énerve et tape du pied. Nous nous alignons, docilement, comme pour une photo de classe. Les petits devants, les grands derrière. Sourire non obligatoire. Et, ça y est, va que je te mitraille. C'est machiavélique. Je cache mon visage dans le cou de Françoise. Et j'entends: «La fille, à gauche, tu regardes l'objectif!. Rien ne lui échappe à cet abruti. Je redresse la tête. Encore quelques prises, sous un autre angle. Bientôt, la besogne est ter- minée. Le photographe remercie le cul-terreux. Il a un fort accent anglais. Puis, il se taille. Bon vent l'artiste, j'espère ne jamais te revoir."


"Et là, je l'aperçois à nouveau. Le photographe. Grand, brun. Il court devant moi, il court devant Maman et Papa. Il s'arrête, il se retourne, il cadre, il cherche le bon angle. Et il appuie sur son bouton. Je baisse les yeux sur Françoise. Ma toute petite, toi seule compte. Je ne veux pas faire la une. Je ne veux pas être une vedette. Pitoyable vedette aux cheveux ras. Je veux juste qu'on m'oublie. J'avance toujours. Mais je sens qu'il continue à prendre ses satanés clichés. Il appuie, encore et encore, comme un dératé. Il veut la photo parfaite, celle qui embrasse toute la scène."


"Je ne vois rien, mais je sais qu'elle existe, cette femme qui veut me protéger. Elle me donne de la force. Je continue à marcher. Je n'ai plus peur. Je me souviens de cette matinée où j'ai traversé la cour de mon école, la jupe soulevée. Ce jour-là, vous n'avez pas réussi à broyer ma liberté d'être moi. Aujourd'hui, vous m'avez rasé le crâne, vous m'avez marquée au fer rouge et maintenant vous m'insultez comme une chienne. Mais vous ne me détruirez pas. Vous n'aurez pas cette étincelle qui me pousse à continuer, envers et contre tout. Car, aujourd'hui, encore plus qu'hier, je suis forte d'un trésor inestimable. Un trésor que beaucoup d'entre vous passerez toute une vie à chercher et n'obtiendrez jamais. J'ai aimé. Et j'ai été aimée. Alors, allez-y, dégainez vos plus belles injures, crachez vos mollards. Peu importe ce qui m'arrivera au bout de cette journée. Je vous plains, vous qui me haïssez sans savoir. Car vous ne connaissez rien de moi."


Julie Héraclès in Vous ne connaissez rien de moi, Audiolib, 2023

Pour conclure, 


#Vousneconnaissezriendemoi #NetGalleyFrance

+ Le bon point : Vous ne connaissez rien de moi est le portrait d’une femme libre et passionnée, qui a vécu une histoire d’amour interdite et qui assume complètement ses choix. La voix d'Amélie Belohradsky a permis, à mon sens, de "lisser" l'argot du récit. Une expérience d'écoute engageante. 

- Le moins bon point : La déchéance sociale, l'Occupation allemande, l'apologie du nazisme, la misogynie : des thèmes aussi larges que controversés. Prévoir de bien écouter jusqu'à la fin pour assister au changement des mentalités.

* La note De Lire Délire : 18/20

LE SAVIEZ VOUS ?

Le roman Vous ne connaissez rien de moi de Julie Héraclès a suscité une polémique, car il prend des libertés avec la vérité historique et romancise la vie de Simone Touseau, la vraie femme tondue de Chartres. Certains historiens ont reproché à l'auteure de ne pas avoir assez documenté son travail et de déformer la réalité de la collaboration et de l'épuration.

Et vous, avez-vous déjà écouté Vous ne connaissez rien de moi de Julie Héraclès, lu par Amélie Belohradsky? 

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Aïkà