#Unenuitparticulière #NetGalleyFrance : Lu Audio & Approuvé



Temps de lecture estimé : 2 minutes_

Ami.e.s De Lire bonjour,


Bienvenue dans notre rubrique Lu et Approuvé.

Avant de toute chose, je tiens à remercier chaleureusement NetGalley et Audiolib pour cette découverte éditoriale remarquable.

Aujourd'hui nous allons parler du livre audio intitulé Une nuit particulière de Grégoire Delacourt, lu par Catherine Creux et Charles Morillon, paru en novembre 2023 chez Audiolib, 3 heures et 46 minutes.

#Unenuitparticulière #NetGalleyFrance

DESCRIPTIF DE L'ÉDITEUR

« J’avais envie de retrouver un homme et une femme capables de se jeter dans le vide par amour. Parce que c’est vivre sans amour qui est l’enfer. »

Elle s’appelle Aurore, lui Simeone. Un soir d’automne, ces deux inconnus au désespoir, qui croient n’avoir plus rien à perdre, engagent la conversation. Commence alors une nuit qui ne ressemble à aucune autre. Au matin, rien ne sera plus comme avant…
Une rencontre romanesque, poétique, fulgurante.

Notes : 
Mamihlapinatapai provient du livre de Laurent Nuñez, Il nous faudrait des mots nouveaux, Editions du Cerf, 2018.
Extrait de la chanson Déshabillez-moi, interprétée par Juliette Gréco, écrite par Robert Nyel et composée par Gaby Verlor. Philips.
Extrait de la chanson À chaque fois, écrite et interprétée par Monique Andrée Serf, alias Barbara. Warner Chappell Music.
Extrait de La Chèvre de M. Seguin, Alphonse Daudet, Bibliothèque Charpentier, 1895.
Extrait de la chanson La nuit je mens, écrite par Alain Bashung et Jean Fauque, éditée par Osez Joséphine et Polygram Music.
Extrait de la chanson Paris au mois d’août, écrite par Charles Aznavour et Georges Garvarentz. Barclay.
Extrait de la chanson Mon Dieu, de Michel Vaucaire et Charles Dumont. Les Nouvelles Editions Meridian, 1960.
Extrait du poème de Robert Desnos, « À cinq heures , in État de veille, 1943.
Extrait de Aïda de Guiseppe Verdi, livret d’Antonio Ghislanzoni, d’après Auguste Mariette.
À la fin de la partie de Simeone, il s’agit de la symphonie n°5 de Mahler et surtout de son magnifique adagietto.


Suivi d’un entretien avec l’auteur



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Une romance vertigineuse


Elle, c'est Aurore. Après avoir vécu l'amour fou pendant trente ans avec Olivier, elle se retrouve seule ce soir, le cœur pulvérisé, l'âme broyée par l'abandon. Et coule en elle une furieuse envie de vivre.

Lui, c'est Simeone. Son cœur à lui aussi est en vrac. Il sait que ses jours sont comptés. Alors il renonce, laisse faire et laisse aller. Pourtant ce même soir, il rencontre Aurore qui lui demande : "Emmenez-moi". La détresse de celle-ci lui éveille en lui la mémoire de sa mère, morte d'avoir trop aimé.

C'est ainsi que commence alors, pour ces deux inconnus, un feu d'artifice, une nuit particulière.

Nous les allons les suivre jusqu'au bout de l'envie et allons entendre tour à tour les récits de nos amoureux transis.


Pour ma part,


Grégoire Delacourt fait partie de mes auteurs favoris : sa narration, reconnaissable entre mille, me fait à chaque fois l'effet d'une révélation et ne manque jamais de m'emporter vers des cimes insoupçonnées. 

Le récit nous plonge dans une romance vertigineuse et fugace entre deux inconnus, qui unissent leurs solitudes un soir à Paris. 

Cependant le duo Aurore- Simeone n'est pas l'unique héros de l'histoire. 

À mon humble sens, la maman de Simeone mérite tout aussi bien le titre d'héroïne romanesque ici.

La mère de Simeone a élevé seule son fils adolescent à Argenteuil. C'était une Sicilienne romantique, férue de musique classique et d'opéra. Sa mort fut tragique, à l'instar de ses idoles Carmen, Aïda et consort. 

En tous cas, il y a toujours un peu de cette femme étonnante dans l'attitude, les choix et les décisions de Simeone. Là dessus, je n'en dis pas plus, vous le découvrirez en écoutant le livre.

Le récit est porté par les voix de Catherine Creux et Charles Morillon, qui incarnent avec brio les personnages d'Aurore et Simeone. J'ai immédiatement accroché aux timbres de voix, ardent pour elle et rauque pour lui. Certains passages du récit sont sensuels, pour ne pas dire érotique et leur interprétation est si vivante, si touchante que l'on a l'impression d'être à leurs côtés, de partager davantage que leurs intimités, également leurs chagrins et leurs espoirs. De plus, il y la musique qui tient un rôle important dans la description des sentiments.

Le livre audio est immersif et apporte une dimension charnelle au roman de Grégoire Delacourt, en nous faisant ressentir la force du lien sublime qui unit ces deux âmes le temps cette nuit particulière. À quand la version cinéma ?

Je recommande chaleureusement.

Quelques citations :


"Il me rejoint dans l'ascenseur. Quelques secondes de stagnation entre nous. D'apesanteur. Les habitants de la Terre de Feu nomment ce moment "Mamihlapinatapai". Un mot yaghan qui définit cet instant où deux personnes qui s'attirent, aimeraient que l'autre initié quelque chose, mais aucun des deux ne bouge."

"Je crois que l'on ne devrait mourir que d'amour. Sinon il n'aurait servi à rien."

"J'avais jusqu'ici passé ma vie à essayer de sauver des gens, mais pour certains peut-être, ne pas les sauver était justement la seule façon de les sauver."


"Doit-on tout connaître de quelqu'un pour le désirer?
La connaissance n'est-elle pas déjà une domestication du désir, son appauvrissement même, alors que le désir est primitif. Sauvage. Cruel.
On ne peut désirer que le désir lui-même.
Tout autre forme de désir est un mensonge. Une aberration.
On n'a nul besoin de connaître l'autre pour l'aimer. Pour le désaimer, oui."

"On n'est jamais soi, on est toujours ce que l'autre s'est inventé."

"Je ne posai aucune question. J'aimais cette incertitude. Ce flottement. Ce pays neutre entre nous. J'aimais ne rien connaître d'elle. N'avoir rien à partager d'autre qu'un présent absolu. N'avoir aucun besoin de compassion. Être juste deux êtres qui passent, deux nuits qui se croisent et se télescopent, et pourquoi ne pas disparaître en silence dans le bruit des autres, et pourquoi ne pas se dire ce qu'on n'ose jamais, s'aimer comme on n'ose pas, c'est-à-dire sans raison, sans que jamais l'un demande à l'autre Pourquoi m'aimes-tu? car à part "d'être venu" il n'y a aucune raison qui tienne."

"Trente ans d'un regard sur moi qui me rendait belle. Rare. affriolante. Qui me dénudait, me perquisitionnait, me jouissait encore. Trente ans à être incendiée. Cette nuit, mon mari me quitte. II part, ne reviendra plus.
Il emporte tout de nous, rien de moi. Il m'abandonne le froid, le vide, toutes les dépouilles du chagrin. Une femme abandonnée est une injure. Une femme abandonnée est une honte.
Je suis ces femmes."

"- Qu'est-ce qui d'elle vous a le plus manqué?
- L'impondérable. Tout ce que je ne pouvais pas peser d'elle. Son sourire. Son regard. Son odeur de marsala et de châtaigne. Son désir. Sa jouissance."

"Je ne te l'ai pas dit mais j'ai récemment appris un mot qui résume ce que je vais devenir sans toi. C'est un adjectif. Marcescente. Qui se flétrit sur la plante sans s'en détacher."

"- Se peut-il qu'il vous quitte pour une autre?
Je souris.
- J'étais toutes les autres pour lui. Je pouvais être vulgaire, pudique, moribonde, chaste, libidineuse, egrillarde, licencieuse, esclave, reine, et même absente. Alors non, il ne me quitte pas pour une autre."

Grégoire Delacourt in Une nuit particulière, Audiolib, 2023.


Pour conclure, 


+ Le bon point : Une nuit particulière est une tragédie romantique avec des thèmes sombres comme on en fait si peu de nos jours. Les versions littéraires et audios sont d'intensité égale. La mise en voix est grandiose, émouvante et magistralement interprétée par Catherine Creux et Charles Morillon; un vrai bonus.

* La note De Lire Délire : 18/20

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LE SAVIEZ VOUS ?

Une nuit particulière, paru en mars 2023 aux éditions Grasset, 200 pages, est le dixième roman de Grégoire Delacourt.

Et vous, avez-vous déjà écouté  Une nuit particulière de Grégoire Delacourt lu par Catherine Creux et Charles Morillon? 

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Littérairement vôtre,

Aïkà