#Librinova : Macchabées Blues d'Olivier Stephani _ Lu & Approuvé


Temps de lecture estimé : 2 minutes_

Ami.e.s De Lire bonjour,

Bienvenue dans notre rubrique Lu et Approuvé.

Avant de toute chose, je tiens à  remercier chaleureusement les éditions Librinova pour cette découverte éditoriale remarquable.

Aujourd'hui nous allons parler du roman policier intitulé Macchabées Blues _ Une enquête du commissaire Rosier d'Olivier Stephani, paru en 2023 aux éditions Librinova, pages. 


LE SAVIEZ VOUS ?


Olivier Stephani est né en 1969 à Paris. Il est aussi comédien et dramaturge. Il a écrit et joué des pièces de théâtre, comme “La Dernière”, qui a été présentée à Paris et au festival d’Avignon. Il a également écrit une trilogie intitulée “Valse à Paname”. Macchabées Blues est son premier roman policier.

Le mot macchabée désigne familièrement un cadavre, un corps sans vie. Il vient du nom de Judas Maccabée, un chef juif qui résista aux Séleucides au IIe siècle avant J.-C. et qui fut tué au combat. Par la suite, le nom de Maccabée a été donné à des martyrs juifs et chrétiens, dont les ossements étaient vénérés comme des reliques. Le mot macchabée a donc pris le sens de mort par association avec ces personnages historiques et religieux.

Avoir le blues est une expression qui signifie être mélancolique, déprimé, éprouver une espèce de vague à l’âme, une légère tristesse un peu floue. Elle vient du blues, un style musical afro-américain porteur de tristesse et de nostalgie né à l'époque esclavagiste.

Présentation de l'éditeur 


1959.

Alors que l’hiver s’installe à Paris, un commerçant sans histoire est retrouvé mort à son domicile, la tête réduite en bouillie. L’arme du crime ? Un fer à repasser qui a ravagé son visage et rendu sa dépouille méconnaissable. Règlement de compte ? Crime passionnel ? Le commissaire Rosier et son équipe s’emparent aussitôt de l’affaire. Une première expérience de taille pour Louis Pujol, nouvelle recrue qui a encore tout à prouver.


Très vite, l’enquête prend une tournure inattendue. La victime, enfin identifiée, n’est autre qu’un célèbre braqueur, en cavale depuis des années sous un nom d’emprunt. Pas le temps de tergiverser pour le commissaire et son équipe : une autre tête est sur le point de tomber…

Entre drame et suspense, Olivier Stephani signe un polar addictif qui renverse les perspectives, dévoilant les recoins sombre du banditisme au XXe siècle.

Massacre au fer à repasser 


Pour ma part,

Macchabées blues : ce titre, comme une mélodie saugrenue, a d'emblée suscité ma curiosité; moi qui ne lit que rarement des romans estampillés policiers, je me dis que pour une fois, je vais sortir de ma zone de confort.

Et quelle escapade !!

Macchabées blues est un polar truculent qui nous entraîne dans le sillage du magnétique commissaire Rosier et de sa belle équipe d'inspecteurs Noury, Cartier, Rochas sans oublier Pujol, la nouvelle recrue, dans le Paris des Trente Glorieuses, fin 1959.

Un homme est retrouvé chez lui mort, méconnaissable, le ciboulot haché menu comme chair à pâté. L'arme du crime est un fer à repasser, un mode opératoire pas banal, nous en conviendrons. 

L'enquête de la bande à Rosier commence donc sous de bien singulières auspices et nous mènera par tous les chemins improbables vers le(s) vrai(s) coupable(s).

J'ai adoré le style d'Olivier Stephani, qui rend hommage aux grands films policiers français avec des réparties savoureuses et des situations rocambolesques comme on savait y faire dans les années 50.

Le ton de l'humour, le jargon et la franche camaraderie omniprésente dans le récit n'empêchent pas de traiter des sujets graves comme la guerre, la collaboration, la vengeance, etc. 

Mention spéciale : avis aux amatrices et amateurs de surnoms idiomatiques; vous allez vous régaler avec des références pittoresques telles que Patte Folle, Paulo-les Bretelles, Pif-en-Biais, Bébert les Dents Jaunes, j'en passe et des meilleures.

Somme toute, plus qu'une mélodie ou un blasement tragi-comique chez l'éminent commissaire Rosier et ses boys,  Macchabées blues, c'est l'ingrédient secret pour un grand final exquis. 

Drôlissime et savamment rétro, je recommande vivement.


Quelques citations :


 "— On n’est jamais préparé à voir ce genre de chose. Vous avez voulu être flic et des scènes de crime vous allez en avoir. Avec le temps on arrive à prendre de la distance, du recul sur ce que l’on voit. Ce n’est jamais facile croyez-moi. Et je peux vous dire qu’il y a macchabée et macchabée. C’est votre première fois et je n’aimerais pas qu’elle vous remue de trop."



"On peut s’y faire c’est sûr, s’en accommoder, se construire une carapace en béton armé pour que toute cette pourriture glisse sur vous sans qu’elle vous atteigne, qu’elle ne vous transperce jamais. Ou pas complètement. Qu’elle vous pique simplement. Mais au final, c’est dur, terriblement dur de laisser ses émotions, ses révoltes, son abnégation au vestiaire. Comment ne pas étouffer lorsqu’on est immergé chaque jour dans les abysses humains ?"


 « Comment pourrais-je avoir l’outrecuidance de me présenter devant mes électeurs si je ne suis pas irréprochable ? Notre rôle en tant qu’homme politique est avant tout de montrer l’exemple. C’est à cette seule condition que nous pouvons gagner la confiance du peuple. », aime-t-il répéter à qui veut l’entendre."


"Aider les gens sans qu’ils ne le veuillent n’est jamais la solution."


"Les coups de fourchettes qui se plantent dans les bidoches bien saignantes, les couteaux qui raclent les assiettes en les découpant, les verres remplis de pinard qui s’entrechoquent en trinquant à la bonne santé, donnent sans vergogne dans le tapage nocturne. Sans parler des voix qui s’emportent dans le fortissimo pour exprimer un point de vue qui ne mérite sans doute pas autant de vigueur. On discute de tout et de rien, on se marre d’une anecdote ou d’une histoire pas forcément drôle mais si bien racontée, on s’invective d’une table à l’autre mais toujours dans une convivialité érigée en règle d’or. La vie quoi."


" — Tu aimes le Jazz ?
 — Oui j’aime beaucoup !
 — Alors trinquons à la bonne santé du Jazz, la plus excitante de toutes les musiques !"


" — Monseigneur aurait eu 90 ans, une jambe de bois et un œil en moins qu’il y serait allé à plat ventre, lui explique le commissaire. Des gars comme lui peuvent se mettre en retrait pendant des années, mais si l’occasion du bon coup se présente, alors l’adrénaline leur réchauffe la cervelle. Ils ont ça en eux, ça ne les quitte jamais. Ils ont toujours besoin de se dire qu’ils sont toujours les meilleurs."


"Pour lui, Rosier est comme ces officiers pour qui vous êtes prêts à donner votre vie et à ne jamais remettre en cause un ordre. Car vous savez qu’ils sont justes, réfléchis, honnêtes et extrêmement chevronnés. Un type rare en somme. Pujol, en cet instant presque intime, ressent une grande fierté d’être sous ses ordres."


 "— Et Pujol ?
 — Il vient.
 — Vous ne pensez pas qu’il est encore un peu jeune pour une telle arrestation ?
 — À son âge j’avais déjà cravaté Ludo-les-Endosses, l’un des plus grands empaffés de Paname. Crois-moi, ce ne fut pas du gâteau. Il veut être flic ? C’est le moment !"

Olivier Stephani in Macchabées blues, Librinova, 2023


Pour conclure, 


+ À lire : Un polar drôlissime, rétro et sans prise de tête surtout si on est un peu néophyte comme moi. L'essayer c'est l'adopter. Hâte de lire le prochain tome. 


Et vous, avez-vous déjà lu Macchabées Blues _ Une enquête du commissaire Rosier d'Olivier Stephani ? En avez-vous ressenti l'humour polar? 

Dans tous les cas, je vous invite à me faire part de votre avis en commentaire ou via le petit formulaire de contact situé juste en bas de cet article.

Littérairement vôtre,

Aïkà