Les liens artificiels - Nathan Devers
C'est par une journée comme les autres que Julien se jeta du haut de sa fenêtre et se fracassa la tête la première sur le sol. Moralité : être ou ne pas être, telle est la question…
La lecture de ce livre me rappelle cette citation shakespearienne à l’heure où la frontière entre le réel et le virtuel est de plus en plus confuse.
Car ce roman- fable 2.0 de Nathan Devers est une pure réussite. Il s'inscrit complètement dans le contexte actuel des réseaux sociaux et reprend les codes du monde vidéoludique : il y est question d’avatar, de crédit, de missions etc.
C’est l’histoire de Julien alias le célébrissime Vangel dans l’Antimonde.
L’Antimonde est le Paradis (au sens biblique, d’ailleurs, l’entreprise se nomme Heaven) en ligne imaginé et créé par un certain Adrien Sterner, businessman, créateur de la plateforme et Tout-Puissant de son état. L’Antimonde devient alors la possibilité d’une nouvelle vie dans un autre univers, similaire au nôtre , à cela près que cette-fois ci, tout sera parfait. La tentation de vivre un destin sans erreur, sans regret et sans malheur ; d’un monde nouveau où l’occasion nous est donnée de vivre une vie sans défaut...
Les lien artificiels, ou le roman d’une existence idéale numérisée et du retour à la réalité minable de Julien.
P.S : Pour ma part, j’ai adoré entre autres le passage de l’émission « la grande librairie » pour sa pertinence (et son impertinence) avec l’intervention de Beigbeder et Finkielkrau.
Aïkà